La lettre du Cercle N°119 – Mars 2024

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La lettre Eco TVI N°182 – Mars 2024

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Le non coté, un atout maître

L’épargne financière se réduit souvent à un match opposant les produits de taux aux placements sur les marchés cotés. Ce duel oublie le cœur de l’économie, les entreprises non cotées qu’elles soient des start-up innovantes, des petites et moyennes entreprises performantes, des entreprises de taille intermédiaire dynamiques ou des entreprises familiales bien établies.

L’intérêt du non coté est d’offrir aux investisseurs une diversification de leur portefeuille. La valeur des entreprises non cotées est moins volatile, moins sensible aux mouvements, parfois violents, des marchés dont les acteurs ont tendance à surréagir aux des informations pouvant être étrangères à la vie économique.

Investir dans le non coté, c’est aussi investir dans la création de valeur. Les entreprises non cotées ont généralement une vision à plus long terme car moins dépendantes des contraintes de marché. Elles ne sont pas soumises au calendrier des publications de résultats trimestriels ce qui leur permet de mettre en œuvre des plans de croissance sur plusieurs années. Cette approche favorise la stabilité et la durabilité des entreprises, tout en générant de la valeur pour les investisseurs.

La démocratisation de l’accès au non coté est une nécessité pour permettre à un grand nombre d’épargnants d’accéder à des placements rémunérateurs et qui ont du sens. Le non coté a longtemps été l’apanage des family office, des ménages aisés. Or, dans des stratégies de diversification, il est désormais possible d’élargir sa diffusion. Les contrats d’assurance vie à travers des unités de compte dédiées constituent un vecteur adapté à cette ouverture du non coté sur le grand public. Avec des fonds permettant une mutualisation du risque, les assurés peuvent espérer du rendement sans être exposés à des risques excessifs.

Si le non coté a, ces deux dernières années, souffert de l’augmentation des taux d’intérêt et du ralentissement de la croissance, il dispose de réelles capacités de rebond. Le non coté représente une opportunité unique pour les investisseurs et pour l’économie. Il est temps de lui accorder l’attention qu’il mérite.

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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La lettre du Cercle N°118 – Février 2024

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La lettre Eco TVI N°181 – Février 2024

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L’histoire ne fait que commencer

Ces quarante dernières années, les rapports de force économiques ont profondément évolué. En parité de pouvoir d’achat, les Brics qui regroupent onze pays émergents dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Iran et l‘Arabie saoudite représentent un tiers du PIB mondial contre 31 % pour les États membres du G7. En 1990, les chiffres respectifs étaient de 17 et 47 %. Si le poids relatif des États-Unis est relativement stable, celui de l’Europe et du Japon diminue. Notre vision demeure ethnocentré quand le monde est de plus en plus pluriel. Les institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale demeurent régies, en grande partie, selon les règles adoptées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Si, avec la chute de l’URSS en 1991, les États occidentaux semblaient avoir gagné la guerre froide, ils ont perdu l’après-guerre. Les gouvernements ont voulu engranger les bénéfices de la paix en réduisant leurs dépenses militaires oubliant qu’il n’y a jamais de fin à l’histoire. Convaincus de la supériorité de leur modèle, les États-Unis se sont lancés, souvent sans aucun mandat international, dans des guerres perçues pour les responsables de pays émergents comme postcoloniales. Les interventions militaires en Irak, au Mali, en Lybie ont créé un réel ressentiment. Le départ humiliant d’Afghanistan a été vécu comme une victoire contre les États-Unis par les populations de nombreux pays. Les Occidentaux sont de plus en plus seuls. Que ce soit en Asie, en Amérique latine ou en Afrique, les gouvernements refusent de s’aligner sur les sanctions américaines ou européennes. Les Etats-Unis comme les Etats européens sont accusés d’ingérence que ce soit au nom des droits de l’homme ou au nom de la protection de l’environnement idéologique sur le long terme.

L’Occident demeure malgré tout incontournable. L’Union européenne et les États-Unis sont les deux premiers marchés commerciaux mondiaux. La Chine comme le Brésil, l’Inde ou l’Arabie saoudite ne peuvent pas se priver d’un de ces marchés. Les États-Unis demeurent de loin la première puissance technologique et militaire mondiale même si la Chine a l’intention de lui ravir cette place. Celle-ci a, pour le moment, encore besoin des États-Unis.

En ce début de XXIe siècle, l’Occident est fragilisé comme il le fut à de nombreuses reprises dans son histoire. La fragilité est intérieure et extérieure. Elle est liée à un manque réel de confiance et a un certain refus de prendre en compte certaines réalités. La Russie comme la Chine ont des intérêts qui peuvent différer de ceux de l’Occident et vice versa. Washington ne peut plus gouverner seul et doit intégrer que de nombreux États sont désormais des puissances régionales voire mondiales. Quel que soit les pays et leurs dirigeants, tout changement de paradigme est une épreuve.

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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La lettre du Cercle N°117 – Janvier 2024

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La lettre Eco TVI N°180 – Janvier 2024

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« 2024, année capitale »

En 2023, la fragmentation du monde s’est accentuée. Le bloc des pays émergents constitué autour de la Chine, la Russie et l’Inde poursuit son ascension économique. Les pays occidentaux sont confrontés à un recul de leur poids relatif, recul surtout dû à l’Europe qui doit faire face à une série de problèmes majeurs. Le Vieux continent apparaît fragilisé par sa forte dépendance énergétique, par son absence sur le terrain des technologies de l’information et de la communication et par sa désindustrialisation. Même l’Allemagne qui a longtemps été considérée comme un modèle doit revoir en urgence son paradigme en raison de l’augmentation du prix de l’énergie et de la nécessité de décarboner sa production. Les États-Unis apparaissent, dans l’ensemble occidental, comme les gagnants avec une croissance qui demeure forte, en grande partie alimentée par un imposant déficit public et par les exportations d’hydrocarbures. La croissance américaine est également liée au rôle joué par le dollar à l’échelle internationale. De son côté, la Russie qui devait sombrer avec la multiplication des sanctions a bénéficié d’une croissance élevée en 2023, prouvant la résilience de son économie et sa santé financière.

Si 2023 a été marquée par la lutte contre l’inflation, 2024 pourrait s’avérer cruciale en matière géopolitique. Dans plusieurs grands pays (Russie, Inde, Royaume-Uni, et États-Unis) des élections nationales sont attendues. En fonction des résultats, le cours de l’histoire peut changer. Les États-Unis pourraient être tentés par un puissant isolationnisme. À ce titre, leurs relations avec l’Europe pourraient fortement évoluer. L’Inde qui est devenue la première puissance démographique mondiale et dont la croissance est désormais supérieure à celle de la Chine devrait bientôt occuper la troisième place au sein des puissances économiques. Son rôle sur la scène internationale devrait s’affirmer. En 2024, la question palestinienne devrait rester d’une profonde acuité avec certainement une implication plus importante des pays du Golfe. De son côté l’Union européenne élira, cette année, son Parlement et un nouvelle Commission sera composée. Celle-ci devrait proposer aux États membres des solutions pour échapper à une morne stagnation économique qui met mal son unité et celle des États membres. Les tensions internes se multiplient. L’immigration, l’aide à l’Ukraine, les règles budgétaires, l’effort de défense, ou encore la transition énergétique sont autant de sujets de conflits et de divisions. Les élections européennes, à défaut de trancher tous ces problèmes, donnera néanmoins l’occasion d’en débattre, du moins il faut l’espérer. 2024 sera, par ailleurs, une année capitale pour la France avec l’organisation des Jeux Olympiques, cent ans après la dernière édition ayant eu lieu à Paris. Les Jeux sont une occasion unique de montrer au monde entier les atouts sportifs, culturels et économiques d’un pays. Au-delà des polémiques, cet évènement devrait dans les prochaines années générer de belles retombées.

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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