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10 December 2025 • EditorialPublications

Et si nous revenions aux fondamentaux ?

L’année 2025 s’achève. Elle ne restera pas parmi les grands crus du millénaire, même si elle se révèle moins délétère que prévu. L’économie mondiale a fait preuve de résilience face à la majoration des droits de douane annoncée avec grand fracas, le 2 avril dernier, par Donald Trump. La récession redoutée n’a pas eu lieu. Le commerce international s’est adapté, notamment grâce à une réorientation des exportations chinoises dont l’Europe a fait les frais. Cette dernière subit toujours les contrecoups de la guerre en Ukraine : compétitivité dégradée par un coût de l’énergie élevé, incapacité chronique à entrer pleinement dans le nouveau siècle industriel et technologique.

La croissance française devrait avoisiner 1 %. Ce niveau demeure insuffisant pour stabiliser la dette publique et moderniser un pays empêtré dans une crise politique et financière inédite depuis l’avènement de la Ve République en 1958. La France n’est pas un cas isolé : l’Espagne n’a toujours pas de budget voté depuis trois ans, ce qui ne l’empêche pas de caracoler en tête de l’Union européenne en matière de croissance. Mais, « vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Les deux pays diffèrent profondément : la France est très centralisée, quand l’Espagne est fortement régionalisée ; les dépenses publiques représentent près de 57 % du PIB en France contre environ 45 % en Espagne. L’Espagne, surtout, a mieux valorisé ses secteurs touristique et agro-alimentaire.

Dans le débat public français, les mots « compétitivité », « créativité » et « efficacité » sont étrangement absents. On disserte sur l’âge de départ à la retraite, l’indexation des pensions ou la fiscalité des plus riches, mais très peu sur la création de richesses — un terme souvent assimilé à Méphistophélès. Pourtant, sans croissance, il est illusoire de maintenir un État-providence confronté au choc du vieillissement démographique : la France comptait 5 millions de retraités en 1981, 17 millions en 2025, et devrait en compter 23 millions vers 2050. Les dépenses de santé et de retraite ne peuvent qu’augmenter. Faute de croissance, le pays devra choisir entre sacrifier ses seniors ou ses actifs ; quant à l’endettement massif des dernières années, il ne constitue pas une solution durable.

La fatalité de la non-croissance semble désormais installée. Les partisans de la décroissance ont-ils gagné la bataille culturelle ?

Cette décroissance est subie, douloureuse et improductive. Les Français se rendent compte que leur pouvoir d’achat stagne voire diminue, que leur qualité de vie se dégrade et que leur système de protection sociale, autrefois le meilleur du monde, se fissure.

L’Espagne ou le Portugal montrent, de leur côté, qu’il est possible de renouer avec une progression soutenue du PIB et d’assainir les comptes publics. Ces pays, au bord de la faillite lors de la crise des dettes souveraines dans les années 2010, ont redressé la barre sous la pression, il faut l’avouer des autorité européennes. Leur retour à bonne fortune n’est pas le produit de la magie ou de de l’obscurantisme, il n’est que la conséquence d’un surcroît de travail.

En cette fin d’année, il n’est pas inutile de rappeler que la France dispose de nombreux atouts : une épargne importante, une population relativement bien formée, un positionnement clef, au cœur de l’Europe avec une importante façade maritime, plusieurs secteurs performants dont l’aéronautique, la construction navale.

Simplement, pour s’en sortir, la France doit faire preuve de courage et combiner travail, capitaux et l’imagination afin de donner de la force à la croissance. La recette peut apparaître ancienne, mais elle n’a rien perdu de son actualité.

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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