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9 April 2021 • Editorial

L’Edito de Jean-Pierre Thomas

Jean-Pierre Thomas
Président

Osons !

Le Gouvernement espère relancer sa réforme des retraites qui s’est encalminée avec la crise sanitaire. Il souhaitait également régler le problème de la dépendance, en instance depuis près de quinze ans. Pour l’un comme l’autre le dossier, la probabilité d’un report au prochain mandat présidentiel est loin d’être faible. Pour autant, la question du financement des retraites tout comme celui de la dépendance se pose. Pour certains, il n’y a pas de soucis à se faire au temps de l’argent gratuit. De toute façon, l’économie peut et pourra payer.

Pour d’autres, il est urgent de peser sur le niveau des pensions pour éviter l’emballement de la dette publique. Entre la peste et le choléra, il n’y aurait pas de salut. Cette vision est réductrice et est empreint d’un schéma de pensée idéologique. Les impôts et les cotisations sont les seuls moyens qui seraient socialement acceptables afin de financer une redistribution des revenus intergénérationnelle. Or, à force de se limiter à ces deux outils, le coût du travail s’est envolé et la rémunération de ce dernier est faible. Si les salaires nets sont faibles en France et si les délocalisations ont été légions, l’augmentation sans fin des prélèvements obligatoires en est la source.

Depuis une trentaine d’années, pour des raisons idéologiques, nous nous refusons à admettre toute l’utilité que nous aurions à instituer de véritables fonds de pension pour faire face au défi démographique. Avec une épargne abondante voire surabondante du fait de la crise sanitaire, les Français auraient de quoi bâtir de véritables fonds de pension qui pourraient irriguer en profondeur l’économie.
Aujourd’hui, l’épargne est montée du doigt car elle est avant tout liquide, dormante sur les comptes courants ou placée sur des livrets. Sa réorientation est nécessaire.

La création du Plan d’Épargne Retraite est une avancée mais qui demeure insuffisante. Il conviendrait d’encourager les entreprises et les branches professionnelles à doter de tels plans pour les proposer l’ensemble de leurs salariés. Les contraintes réglementaires sur l’allocation d’actifs devraient être revues afin de favoriser les actions. Le renforcement des fonds propres des entreprises constitue une réelle nécessité. Aujourd’hui, les entreprises dépendent à plus de 66 % des financements bancaires, ce qui les exposent à un problème de remboursement en cas de retournement de la conjoncture.

Des entreprises disposant d’importants fonds propres sont, en règle générale, mieux à même de faire de la recherche et d’investir. La capacité des États-Unis à développer des solutions innovantes repose en grande partie sur la puissance des places financières à retraiter l’épargne nationale et, plus globalement, mondiale. Les fonds de pension offriraient à la France la possibilité de redensifier le tissu économique qui sort exsangue de plusieurs crises tout en contribuant à maintenir le pouvoir d’achat des futurs retraités. C’est un pari gagnant/gagnant.

De même sur la question de la dépendance, seule option de l’assurance avec une mutualisation large du risque serait à même de dépasser la problématique financière. Aujourd’hui, de rapport en rapport, il est proposé d’instituer des usines à gaz en prélevant à Jacques et à Pierre un morceau de recettes fiscales ou de cotisations sociales. Il a été même suggéré que les ressources de la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale soient affectées à la dépendance, sachant que 115 milliards d’euros de déficits sociaux lui ont été récemment affectés. En lieu et place de construire une 5e branche sur le modèle des quatre autres, il conviendrait d’avoir une approche moderne associant tous les acteurs de la protection sociale, publics, privés, mutualistes et paritaires. Après un an de crise sanitaire, il n’est pas interdit de faire preuve d’innovation et de courage en sortant des chemins battus.

 

Jean-Pierre Thomas
Président de Thomas Vendôme Investment

 

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