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9 September 2019 • Editorial

Une rentrée sur fond de calendriers

Jean-Pierre Thomas
Président

Au niveau mondial, le calendrier des négociations entre la Chine et les Etats-Unis s’allonge au point que nul n’ose prédire leur terme et encore leur issue. Ce premier conflit direct entre la puissance montante et la puissance dominante depuis un siècle nous invite à relire « Histoire de la guerre du Péloponnèse » de Thucydide. Les deux puissances de l’époque, Sparte, celle qui dominait et Athènes celle qui était alors en pleine croissance, se sont affrontés dans une guerre sans merci amenant leur déclin et la fin de la civilisation grecque. La guerre qui ne s’imposait au regard des complémentarités de deux cités est devenue une fatalité du fait de l’orgueil des dirigeants, des craintes des peuples et des liens avec les autres cités. L’enchainement qui rappelle celui de 1914 souligne que la cohabitation pacifique de deux grandes puissances est dans l’histoire une exception. De la Grèce à notre époque, rares sont les cohabitations heureuses, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, etc. en ont fait l’amère expérience. Quelques cas existent néanmoins de cohabitation non conflictuelle. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont réussi à gérer le passage de témoin de la première puissance économique. Les liens et la proximité des cultures expliquent ce passage réussi. Les Etats-Unis et la Russie n’en sont pas venus à l’épreuve de force mais si cela a été sur le fil lors de la crise de la baie des Cochons à Cuba. La force du vertige liée à la dissuasion nucléaire a servi de paratonnerre. En 2019, la Chine et les Etats-Unis disposent tout deux de la bombe nucléaire mais les zones de tensions sont multiples, économique mais aussi géopolitique. Les autorités chinoises n’apprécient guère la présence américaine en Corée, au Japon et dans tout l’Asie du Sud-Est. Il faut espérer que la sagesse l’emporte sur la tentation mortifère.

Le compte à rebours est engagé avec le Brexit qui devrait donc avoir lieu le 31 octobre prochain. Boris Johnson en joueur de poker espère arracher dans la dernière ligne droite un accord avec l’Union européenne. Pour cela il a décidé de suspendre la Chambre des Communes, ce qui constitue au pays à l’origine de la démocratie parlementaire, une opération osée. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sera une première aux conséquences multiples. Des barrières douanières au contrôle aérien en passant par le régime des ressortissants européens travaillant outre-manche, tout change. Les effets sur l’économie européenne sont difficiles à apprécier. Un hard Brexit devrait entamer un peu plus la croissance qui tend à s’étioler depuis plusieurs trimestres.

Calendrier économique car la question aujourd’hui est de savoir quand la prochaine récession est-elle programmée. C’est l’histoire d’une chronique maintes fois annoncée mais pas encore réalisée. A force d’hurler aux loups, nul ne réagira quand la récession aura pris ses quartiers. La croissance mondiale résiste pour le moment malgré les coups de boutoir américains. L’Europe, à la peine depuis dix ans, survit. Pour le moment, entre autoréalisation du pire et résignation, les Européens n’ont guère de stratégie. A défaut de vouloir s’ouvrir à l’Est, de reconsidérer la question russe, de nouer des partenariats gagnants / gagnants, la léthargie risque de perdurer.

Calendrier élastique en France avec la réforme des retraites. Nul ne sait plus trop quand cette réforme sera adoptée voire si elle le sera. En effet, Gérald Darmanin a indiqué que la négociation pourrait se dérouler sur une année. Même s’il a été contredit par le Premier Ministre, il est fort à parier que ses propos avaient été autorisés par le Président de la République. Ce dernier est conscient que cette réforme peut cristalliser les oppositions, des gilets jaunes à la CGT en passant par la CFE-CGC, la France Insoumise, le Rassemblement National, les instituteurs, les infirmières et les cheminots ainsi que les électriciens d’EDF. Pour éviter l’agglomération des mécontents, le Président de la République démine. Il a, lors de sa conférence de presse de fin de G7, indiqué que l’âge pivot de 64 ans proposé par Jean-Paul Delevoye pouvait laisser place à la durée de cotisation. Cette dernière est préférée par les partenaires sociaux et en premier lieu par la CFDT. Aborder la question de l’âge de départ à la retraite au G7 en dit long sur la sensibilité de la retraite dans notre pays.

Au-delà de cette question d’âge, le pouvoir devra trouver des solutions afin que les régimes spéciaux et les fonctions publiques acceptent la réforme. Le coût économique et politique risque d’être élevé. En allongeant la discussion, le Président rend l’adoption de la réforme complexe. Le calendrier sera serré. En effet, si le texte est présenté l’année prochaine et non plus à l’automne 2019, il devra être discuté après les municipales de mars 2020 et avant les régionales de mars 2021, sachant qu’alors nous serons à un an de la Présidentielle.

Calendrier avec le Plan d’Epargne Retraite qui entre en vigueur au 1er octobre 2019. Après deux ans d’élaboration, de discussion, les textes ont été publiés au cœur de l’été. L’épargne française se modèle ainsi de plus en plus autour d’enveloppes, l’assurance vie, le Plan d’Epargne en Actions, le Plan d’Epargne retraite et l’épargne réglementée avec le Livret A comme navire amiral.

Avec la loi PACTE, le Gouvernement a complètement revu la législation de la retraite supplémentaire. L’ensemble des produits connaissent une refonte de leur régime juridique. Les produits individuels comme collectifs sont concernés, les régimes à cotisations définies comme ceux à prestations définies. Ces derniers ont fait l’objet d’une ordonnance spécifique.

Tout change et rien ne change. Le nouvel environnement de l’épargne retraite reste complexe. Il faudra jongler entre le PERI (Plan d’Epargne Retraite Individuel), le PEREC (Plan d’Epargne Retraite Entreprise Collectif) et le PERO (Plan d’Epargne Retraite Entreprise Obligatoire). Le PER se déclinera également en compartiments, le 1 pour les versements volontaires, le 2 pour les versements liés à l’épargne salariale et le 3 pour les versements obligatoires. Si des sorties en capital ont été prévues, elles font, en revanche, d’une lourde taxation. Le Gouvernement atteindra-t-il son objectif d’encours de 300 milliards d’euros en 2022 ? Pas certain ! Néanmoins, il faut souhaiter que l’épargne retraite se développe car le taux de remplacement des retraites par répartition est amené à baisser fortement dans les prochaines années.

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