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Le code a changé !

L’économie évolue par ses ruptures, qu’elles soient technologiques ou conceptuelles. Après la période de stagflation des années 1970, la révolution conservatrice de Ronald Reagan et le monétarisme d’Alan Greenspan ont renversé certaines certitudes, ouvrant une nouvelle ère de croissance aux les États-Unis et, dans une moindre mesure, dans le reste du monde, l’Europe demeurant néanmoins en retrait. Cinquante ans plus tard, après une succession de chocs – crise financière, épidémie de Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste –, le monde a besoin de revoir ses fondamentaux. Par ses excès, son volontarisme et sa spontanéité, Donald Trump, dans le cadre de son second mandat, pourrait bouleverser les codes.

L’économie mondiale est en proie à d’importantes contradictions qui doivent être levées. Le système économique et financier semble, ces dernières années, évoluer au détriment des Occidentaux. La Chine, protégée par son statut de « nation la plus favorisée » accordé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), exporte à bas prix en recourant au dumping tout en restreignant l’accès à son marché intérieur. Faute de pouvoir compter sur sa demande interne, l’Empire du Milieu repose exclusivement sur le commerce extérieur pour maintenir un minimum de croissance. Cette politique accélère la désindustrialisation des pays occidentaux et se traduit par des déficits extérieurs croissants pour ces derniers. Ainsi, la mondialisation devient de plus en plus inégalitaire. L’échec des organismes multilatéraux comme l’OMC est patent : de plus en plus contrôlés par des pays peu démocratiques, il penchent résolument vers une ligne anti-occidentale. La remise en question de ces organisations par Donald Trump, , même si elle est brutale, n’est pas dénuée de fondement. La Chine et les pays émergents doivent respecter les règles internationales du commerce.

L’étiolement des gains de productivité est une autre source de dysfonctionnement des pays occidentaux. Les progrès technologiques semblent, pour le moment, impuissants à enrayer ce phénomène. Donald Trump considère que la surrèglementation est responsable de l’érosion de la croissance. Il envisage de lancer, avec le soutien d’Elon Musk, une vaste campagne de dérégulation. Aujourd’hui, de nombreuses activités sont freinées par un excès de bureaucratie. L’obtention de permis de construire est devenue par exemple,  un véritable parcours du combattant en raison de la superposition des normes, tant en France qu’aux États-Unis. Les contraintes pesant sur les entreprises, en particulier les PME, génèrent des pertes de temps importantes et dissuadent l’investissement ainsi que l’innovation.

Elon Musk a démontré, avec ses entreprises, qu’à partir d’une feuille blanche, il était possible de bouleverser les hiérarchies établies. Tesla est devenue la première capitalisation boursière du secteur automobile. Starlink a réussi à placer plus de 6 000 satellites autour de la planète, et SpaceX a conçu des lanceurs réutilisables. Elon Musk ambitionne d’appliquer ses méthodes de travail aux administrations américaines. Une plus grande efficience des collectivités publiques est une nécessité impérative, tant aux États-Unis qu’en Europe, compte tenu des défis à relever, notamment en matière de vieillissement démographique.

Au niveau européen, les propos iconoclastes de Donald Trump peuvent être salvateurs. Par conformisme, par prudence ou par passivité, l’immobilisme est souvent le plus petit dénominateur commun des actions publiques au sein de l’Union européenne. Est-il normal que, quatre-vingts ans après la Seconde Guerre mondiale, la sécurité de l’Europe dépende encore des États-Unis ? En 1945, l’objectif était d’éviter une nouvelle guerre entre la France et l’Allemagne, ou une invasion par l’URSS. Depuis, les États européens se sont reconstruits. La France et l’Allemagne ont abandonné toute velléité belliqueuse. Par facilité ou par démission, les États européens ont toutefois continué à se placer sous le parapluie américain. Il est temps que l’Europe atteigne l’âge de la maturité. Ce souhait s’applique également au domaine économique. L’Union européenne ne peut plus se contenter de vivre dans l’ombre des États-Unis. Les Américains défendent avant tout leurs propres intérêts, or ces derniers de moins en moins alignés sur ceux de l’Europe.

Face aux rodomontades de Donald Trump, faire le dos rond et attendre des jours meilleurs serait la pire des solutions pour les Européens qui doivent enfin prendre en main leur destin. Le code a changé. Il est temps de s’en rendre compte.

Jean-Pierre ThomasPrésident de Thomas Vendôme Investment

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