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1 août 2022 • L'édito

Demain sera un autre jour 

L’ÉDITO DE JEAN-PIERRE THOMAS

En 2020, les Français étaient partis en vacances en espérant que la crise du Covid-19 était derrière eux, après trois longs mois de confinement. Malheureusement, un deuxième et un troisième confinements suivirent les vacances d’été. En 2021, la période estivale fut marquée par une certaine euphorie collective. Même si les étrangers manquaient encore à l’appel, les Français sont partis le cœur léger en vacances. Leur bas de laine était alors fortement garni et la croissance était de retour, avec à la clef une  baisse sans précédent du chômage. L’été 2022 s’ouvre sur des auspices tout différents. La résurgence de l’inflation s’accompagne de pertes de pouvoir d’achat. Si la croissance du deuxième trimestre a été sauvée par le retour des touristes étrangers, elle pourrait, à nouveau, faire défaut, à la fin de l’année en cas d’augmentation des prix du gaz et du pétrole. En quelques semaines, la guerre en Ukraine a rebattu l’ensemble des cartes. Les banques centrales ont été contraintes d’abandonner leur politique monétaire accommodante en vigueur depuis une dizaine d’années. Face à une inflation qui tend à s’incruster, elles n’ont pas d’autres solutions que d’augmenter leurs taux directeurs au risque de briser le peu de croissance qui reste.

 

Cette crise intervient au moment où l’humanité doit également face au problème du réchauffement climatique. Force est de constater que sur ce terrain, seule une réelle coopération internationale permettra de décarboner les activités humaines. L’Union européenne qui est l’espace qui a poussé le plus loin la coopération et la coordination entre les États peine à mettre en œuvre une véritable politique de l’énergie. A l’origine, pourtant, la construction européenne, après la Seconde Guerre mondiale, trouvait ses sources dans l’accès au charbon. En 1957, les États fondateurs décident de créer Euratom afin de constituer un pôle européen du nucléaire. Aujourd’hui, l’Europe du gaz, du pétrole et des énergies renouvelables reste à construire. Les différences entre les États membres et leurs positions divergentes sur l’énergie notamment nucléaire constituent des freins à la constitution d’une union forte dans ce domaine.

 

De tout temps, avec l’alimentation, l’accès à l’énergie est un enjeu majeur pour les États. Il a provoqué de nombreuses guerres. En cas de pénurie de gaz à la rentrée, les tensions au sein de l’Union pourraient être fortes et provoquer des comportements non coopératifs de la part de certains États membres. Depuis soixante-dix ans, le grand succès de l’Europe a été sa capacité de développer un grand marché et d’avoir surmonté de multiples crises. Quand les vacances seront finies, une fois de plus, les États européens devront faire face à leurs responsabilités et trouver les solutions adéquates pour assurer l’approvisionnement en énergie des leurs habitants.

 

 

Jean-Pierre Thomas Président

de Thomas Vendôme Investments

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