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Le mythe de Sisyphe des finances publiques

La France est-elle au bord de la faillite ? Non mais elle s’en rapproche. La dette publique dépasse 113 % du PIB et elle continue à augmenter en raison d’un déficit primaire, avant paiement des intérêts, de plus de 3 points de PIB. La Sécurité sociale, serait selon le Président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, menacée de défaut de paiement du fait de l’accumulation des déficits. La solution passe par un transfert rapide à la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) ce qui suppose d’en proroger l’existence. Cette caisse, rappelons-le, était censée être supprimée en 2009… Nul ne croit désormais à sa disparition en 2033 comme cela était prévu par la loi du 7 août 2020.

La dette publique française s’est mue en rocher de Sisyphe. Chaque tentative de redressement des finances s’avère un exercice vain. Il y a plus de 17 ans, le 21 septembre 2007, François Fillon, alors Premier Ministre de Nicolas Sarkozy, avait déclaré, « je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite » répondant à des exploitants agricoles corses qui lui demandait des appuis financiers. Trois Présidents de la république se sont succédé sans que rien ne change. L’objectif des 3 % du PIB en 2029 apparaît, au vu de la tendance de ces dernières années, impossible à respecter. Pour 2026, François Bayrou réclame 40 milliards d’euros d’économies sachant que la simple réduction de moins de 200 millions d’euros des prises en charge médicales assurées par les chauffeurs de taxis met, ces derniers, en émoi. La parole publique ne porte plus. Les Français sont inquiets de la dérive des finances publiques mais n’ont aucune confiance en leurs représentants pour l’endiguer. Ils n’acceptent a priori aucun effort considérant qu’ils en font déjà depuis des années. Ils demandent à ce que soit les autres soient mis à contribution… L’absence de consensus avec un électorat fragmenté complique la mise en œuvre d’un assainissement. La France s’est mise dans un corner avec un taux de prélèvements obligatoires de 43 % – un des plus élevés d’Europe – et avec des dépenses publiques dont le niveau est sans équivalent au sein de l’OCDE. Par démagogie, par électoralisme, par faiblesse, depuis des décennies, les pouvoirs publics ont multiplié les concessions, les aides, les niches fiscales. Toute renonciation, tout sacrifice est considéré comme la remise en cause d’un droit acquis.

Plusieurs pays européens ont été confrontés à des crises majeurs de leurs finances publiques, la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Ils en sont sortis par la réalisation d’économies courageuses et par la restauration de la croissance. Sans cette dernière, la réduction des déficits publics ne peut qu’être un chemin de croix. Avec elle, c’est beaucoup plus facile. Pour renouer avec l’expansion, la solution est assez simple mais évidemment impopulaire : il faut travailler plus. La France ne peut pas continuer à être un pays où le taux d’emploi est faible et où la durée de travail par actif l’est tout autant.

La France est un pays de gamme moyenne avec un faible volume de travail mais possède un système de protection sociale haut de gamme même si, comble de l’ironie, de plus en plus de Français en doute.

Jean-Pierre Thomas, Président de Thomas Vendôme Investment

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