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Une autre lecture…

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite de nombreuses inquiétudes voire de panique parmi les responsables politiques. L’affrontement en mondio-vision avec Volodymyr Zelensky est sans précédent. En s’affranchissant des codes classiques de la diplomatie, le nouveau président entend marquer l’histoire de son empreinte et faire bouger les lignes en profondeur. En plaçant les relations internationales sous la bannière des rapports de force, il y est parvenu en partie. La méthode est contestable mais ses prises de position ne sont pas toutes sans fondement. Elu sur le thème d’une Amérique plus grande, il s’y emploie au risque de ressembler à un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Sur le plan des échanges extérieurs, les États-Unis connaissent un profond déséquilibre, avec un déficit commercial atteignant 920 milliards de dollars. Première puissance importatrice mondiale, ils appliquaient, jusqu’à présent, des droits de douane inférieurs à ceux de la Chine ou de l’Union européenne. Ces deux zones économiques étant en stagnation, les entreprises privilégient leurs exportations vers les États-Unis, qui enregistrent depuis plusieurs années une forte croissance soutenue par la consommation. Logiquement, ce déséquilibre aurait dû être traité par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui aurait notamment dû revoir la clause de la nation la plus favorisée dont bénéficie encore la Chine. Certes, l’Empire du Milieu est un pays émergent, mais est-il logique qu’il bénéficie d’un statut privilégié alors qu’il est le premier exportateur mondial ? Par ailleurs, les États européens, en particulier l’Allemagne, dégagent d’importants excédents commerciaux avec les États-Unis. Or, le marché intérieur européen reste relativement fermé, notamment dans certains secteurs comme l’agriculture, les transports, la culture ou encore la finance. Faute de réponse de l’OMC, Donald Trump privilégie les relations bilatérales. Si cette approche est regrettable, elle n’est pas incompréhensible.

Face à l’augmentation de l’immigration illégale, estimée entre un et trois millions de personnes par an, le président américain a contraint le Mexique et le Canada à modifier leur politique migratoire, sous peine de voir leurs exportations vers les États-Unis frappées d’un relèvement de 25 % des droits de douane. Face à cette menace, ces deux pays ont renforcé la sécurité à leur frontière, permettant à Donald Trump de suspendre la mise en œuvre de cette majoration, qui aurait été préjudiciable aux trois économies.

En matière de défense, Donald Trump pointe du doigt la faiblesse des dépenses militaires des Européens. À son habitude, il exagère et travestit certains chiffres, oubliant que les entreprises américaines bénéficient d’importantes commandes de la part de leurs alliés européens. Cependant, depuis la création de l’OTAN en 1949, ces derniers se sont largement reposés sur le parapluie américain. La chute de l’URSS en 1991 leur a permis d’engranger les dividendes de la paix en réduisant leurs dépenses militaires. Mais 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, n’est-il pas, une fois de plus, logique que les États européens prennent en main leur destin ? À la sortie de la guerre, ces pays étaient détruits, affaiblis, meurtris et faisaient face à la menace soviétique ; ils avaient alors besoin du soutien des États-Unis. Mais aujourd’hui ?

Pour l’Ukraine, il a, avec son projet d’accord sur les métaux rares, dit tout haut ce que tout le monde espère : pouvoir rapidement tirer un trait sur la guerre et engranger des contrats dans ce pays au sol extrêmement riche.

Donald Trump est plus calculateur qu’il n’y paraît. Son approche ne repose pas entièrement sur l’improvisation. Il maîtrise les codes de la communication moderne pour parvenir à ses fins et défendre les intérêts de son pays. Sa méthode peut être contestable, mais elle n’est pas sans résultats. Face à la concurrence croissante des pays émergents et au retour du tragique dans l’histoire, les Européens ne peuvent pas rester passifs ni dans un déni permanent de la réalité. L’Europe, première place commerciale et haut lieu de la culture mondiale devrait retrouver le sens de l’ambition en osant s’affirmer.

Jean-Pierre ThomasPrésident de Thomas Vendôme Investment

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