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Vivement demain!

2024 fut l’année des divergences et de l’instabilité. L’écart de croissance entre l’Europe et les États-Unis s’est accru. En Europe, l’Allemagne a flirté avec la récession, tandis que l’Espagne connaissait une croissance digne des Trente Glorieuses.

La fragmentation géopolitique du monde s’est accélérée avec la poursuite de la montée en puissance des BRICS, qui représentent la moitié de la population mondiale et 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat, contre respectivement 10 % et 32 % pour les pays du G7. Même si les États-Unis demeurent la première puissance économique mondiale, ils doivent composer avec la Chine, l’Inde ou la Russie. Un monde multipolaire, plus instable, prend forme.

2024 a confirmé la mauvaise santé de la France. Le pays est, en un quart de siècle, passé de la 5e à la 7e place pour le PIB et du 15e au 24e rang pour le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat, loin derrière le Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas, les États-Unis, l’Allemagne ou la Suède. La France est confrontée à un déficit public de 6 % du PIB et à une dette publique de 113 % du PIB, un record en période de paix. Nul ne sait pour le moment comment juguler dettes et déficits. L’agence Moody’s, faute de visibilité politique et budgétaire, a en fin d’année dégradé la note de la dette souveraine française. En 2024, le CAC 40 a été durement touché, à compter du mois de juin, par la crise politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. La France a ainsi connu quatre gouvernements en un an, un phénomène sans précédent depuis l’instauration de la Ve République en 1958.

La crise politique française est l’expression d’un malaise profond qui couve depuis des années. Le déclin économique, de plus en plus visible, fissure la société. La stagnation du pouvoir d’achat des ménages, l’essor des emplois à faible rémunération, la spécialisation de l’économie dans les services domestiques, la baisse des parts de marché à l’exportation sont autant de signes de ce déclin, longtemps masqué par un recours croissant aux prestations sociales. Celles-ci ne peuvent plus jouer leur rôle de béquilles. Faute de croissance, le pays ne peut plus financer son imposant système de protection sociale. Le montant des dépenses publiques atteint plus de 57 % du PIB, dont 34 points pour les seules dépenses sociales. Les Français sont de plus en plus opposés à l’augmentation des prélèvements obligatoires, qui captent 45 % du PIB. Lancinante depuis des années, la crise de confiance envers les pouvoirs publics s’est accentuée depuis l’épidémie de Covid-19. La politique du « quoi qu’il en coûte » a permis, entre 2020 et 2022, d’atténuer les effets de cette dernière, mais elle a profondément déstabilisé les finances publiques et la société. L’assistance est une drogue qui génère une importante frustration. Elle provoque des tensions au sein de la population. L’arrêt des aides révèle la faiblesse de l’économie et se traduit par une montée des défaillances d’entreprises.

La France ne pourra sortir de l’ornière qu’en renouant avec une croissance forte. L’Espagne prouve que les pays européens ne sont pas condamnés à la stagnation. De son côté, le Portugal démontre que la maîtrise des finances publiques n’est pas impossible. L’Europe devra, en 2025, abandonner l’esprit de démission qui la caractérise depuis plusieurs années. Face aux États-Unis, enclins à mener une politique internationale non coopérative, et face à la Chine, qui entend sauvegarder par tous les moyens possibles sa croissance, l’Europe doit jouer sa partition de manière plus indépendante et plus offensive. 2025 sonne comme une heure de vérité pour l’Europe et pour la France. Aux gouvernements d’agir pour éviter de sortir de l’Histoire !

Jean-Pierre Thomas Président de Thomas Vendôme Investment

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