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Au-delà des rendez-vous manqués

Résultat de recherche d'images pour "jean pierre thomas"Ces trente dernières années, l’Europe a manqué de nombreux rendez-vous. Après la chute de l’URSS, en 1991, les États européens ont profité des dividendes de la paix mais sans investir dans le futur. En matière de défense, ils ont désarmé laissant aux États-Unis le soin de garantir la paix dans le monde. En matière économique, l’élargissement du marché unique et la création d’une monnaie commune ont été les seuls projets réalisés sachant que l’euro demeure inachevé en raison de l’absence d’outils budgétaires permettant de contrecarrer des crises asymétriques. Tous les États sont responsables de la bonne gestion de la monnaie mais ils ne sont pas solidaires en cas de problème majeur. L’épidémie de covid a certes vu la mise en place d’un plan d’inspiration fédérale mais ce dernier demeure limité et circonscrit à cet évènement. Face à l’interventionnisme américain qui prend notamment la forme de l’Inflation Reduction Act, l’Europe demeure désarmée. Celle-ci a raté la révolution technologique de la fin du siècle dernier, marquée par les microprocesseurs et la diffusion d’Internet. Elle pourrait également louper celle de l’Intelligence Artificielle et de la transition énergétique avec un risque de réelle marginalisation économique. L’Europe a manqué le rendez-vous géopolitique. Situé entre les États-Unis et la Chine, elle avait la possibilité de s’affirmer comme une puissance autonome. Or, par facilité, elle a récusé ce rôle. Les Allemands ont préféré développer leurs échanges avec la Chine tout en bénéficiant de la protection américaine. La France s’est enfermée dans les déficits et a connu une désindustrialisation sans précédent. L’Italie, également fortement endettée, n’a pas réussi à se relever économiquement depuis une vingtaine d’années. L’incapacité de l’Europe de se penser comme continent est manifeste. Après 1991, l’idée, initiée par les Américains, a été de rejeter la Russie à l’est en intégrant le plus rapidement les États d’Europe de l’est dans l’Union européenne et dans l’OTAN. L’énergie et les matières premières en provenance de Russie ont été accueillies à bras ouverts mais sans être accompagnées d’une démarche ou d’un projet politique. Comme aux siècles précédents, les Russes ont eu la crainte d’un encerclement pouvant remettre en cause leurs intérêts. Ce manque de projet politique à l’échelle du continent européen a conduit à une « extrémisation » des positions de part et d’autre. L’Ukraine qui signifie « marges » ou « frontières » est devenue un enjeu pour la Russie comme pour l’Union européenne. L’évolution de L’Ukraine, grenier à grains de l’Europe, ne pouvait pas laisser indifférente la Russie tant pour des raisons économiques et historiques. Au regard des relations conflictuelles qu’ont entretenues, dans le passé, la France, la Prusse puis l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Autriche, les questions de voisinage sont, en Europe, d’une rare complexité qui ne peuvent donner lieu à des réponses manichéennes. Aujourd’hui, l’idée d’une communauté économique entre l’Union européenne et la Russie, malgré les intérêts communs, ne peut plus être d’actualité. Néanmoins, un jour ou l’autre, afin de sécuriser les pays d’Europe de l’est, et de favoriser le développement économie sur le vieux continent, il sera nécessaire de travailler à l’établissement d’une nouvelle coopération sur des bases saines. La France et l’Allemagne ont été capables après trois guerres d’une violence sans équivalent dans l’histoire, de s’engager dans le processus de la construction européenne. Celle-ci a été réalisée pas à pas, en commençant par l’acier et le charbon pour se poursuivre avec le marché unique et l’euro. Quand la guerre sera terminée, le plus tôt possible espérons-le, inspirons nous de cette construction européenne afin de rapprocher la Russie du reste du continent européen.

Jean-Pierre Thomas Président de Thomas Vendôme Investment

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