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La nouvelle révolution conservatrice?

La victoire de Donald Trump a été perçue par de nombreux commentateurs comme un danger pour l’Europe voire pour l’économie mondiale. Au-delà des craintes qui prennent souvent la forme d’anathèmes, cette victoire est à plus d’un titre instructive.

Malgré les poursuites judiciaires, malgré un comportement en décalage avec les us et coutumes d’une Présidence normale, Donald Trump l’a emporté massivement. Son caractère combattif, sa volonté de déplacer les lignes, son opposition au politiquement correct ont convaincu un grand nombre d’électeurs américains. Son programme économique est moqué et dénigré. Les droits de douane sont sans nul doute économiquement dangereux. Mais, les Américains estiment qu’à travers les importations ils financent le reste du monde au détriment de leur industrie. Ce n’est pas complètement faux. Ils oublient certes que ces importations contribuent à améliorer leur pouvoir d’achat tout comme les investissements d’origine étrangère qui choisissent leur pays. Mais Donald Trump, convaincu que les institutions multilatérales jouent contre l’Oncle Sam, souhaite établir des rapports de force bilatéraux avec les États exportateurs qui ne respectent pas les règles. La Chine confrontée à un ralentissement de son économie pratique sans nul doute le dumping. L’Europe, même si les chefs d’entreprises et les agriculteurs pensent l’inverse, recourt au protectionnisme en limitant voire fermant l’accès à certains marchés. Avec l’entrer en vigueur de la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne en 2026, elle appliquera de fait des droits de douane. Les bonnes âmes s’offusquent du renvoi d’immigrés illégaux par Donald Trump quand ils demandent de faire de même en Europe. Certes, les États-Unis souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre. L’expulsion des immigrés pourrait créer des goulets d’étranglement et relancer l’inflation, mais les Américains sont excédés par les millions de migrants illégaux qui passent la frontière. Ils sont scandalisés par le ravage de la drogue (80 000 Américains ont perdu la vie à cause d’elle en 2023). Ils attendent de pieds ferme des actes.

Donald Trump a décidé de réduire le poids de l’État fédéral en provoquant un électrochoc dont le premier signal prend la forme de la nomination d’Elon Musk à la tête d’un nouveau département d’État en charge de l’efficience publique. Le PDG de Tesla et de SpaceX est devenu l’homme le plus riche de la planète en quelques années. Il a réussi à créer, à partir de rien, le premier constructeur mondial de voitures électriques. Avec Space X, il a redonné un nouveau lustre à la conquête spatiale. Il entend appliquer ses méthodes à la sphère publique et réduire de près d’un tiers le poids des dépenses publiques. La France engluée dans ses déficits publics aurait également besoin d’un choc, de femmes et d’hommes capables de révolutionner la gestion publique. Aujourd’hui, les gouvernements peinent à déplacer les lignes de quelques millimètres au prix d’un mécontentement général. Ne faudrait-il pas être plus ambitieux ?

Sur le terrain international, l’arrivée de Donald Trump est source d’interrogations et d’inquiétudes. Mettra-t-il un terme à l’OTAN ? Fera-t-il alliance avec la Russie ? Laissera-t-il Israël mener, sans limite, sa guerre contre le Hamas et le Hezbollah ? Comme sur le plan intérieur, entre les propos de campagne et les actes, il y aura sans nul doute un décalage. Il demandera aux Européens de prendre en charge une part plus importante de leur effort de défense comme l’ont réclamé en leur temps Barack Obama et Joe Biden. Il osera peut-être faire un chantage avec les droits de douane pour atteindre son objectif. Près de quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, n’est-il pas temps pour les Européens de devenir majeurs et responsables de leur défense ? Sur le conflit entre l’Ukraine et la Russie, Donald Trump est tenté de jouer le rôle de gendarme, rôle traditionnel pour la première puissance militaire mondiale. L’Europe aurait tout à gagner d’une paix honorable. L’économie européenne paye lourdement cette guerre avec une hausse des prix de l’énergie dont les effets s’apparentent à ceux des deux chocs pétroliers des années 1970. Un accord en Ukraine mettrait un terme à un conflit qui compte plusieurs centaines de milliers de morts. Jamais l’Europe n’a connu une telle hécatombe depuis 1945. Nul ne peut accepter la poursuite d’une telle guerre.

Donald Trump sera, à compter du 21 janvier prochain, le 47e Président des Etats-Unis. Deux attitudes sont possibles : le mépriser et attendre le 48e ou le comprendre pour mieux tirer profit de la nouvelle politique américaine !

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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