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Une langueur bien monotone

Au deuxième trimestre, la croissance a atteint, en France, 0,5 % faisant suite à une stagnation au premier trimestre. Ce résultat a été jugé exceptionnel. Sur l’ensemble de l’année, le PIB ne devrait croître que de 0,9 %. Pour 2024, cela ne devrait être guère mieux. Certes, pour la première fois depuis des années, la France fait mieux que l’Allemagne, cette dernière handicapée par les difficultés de son industrie automobile.

Malgré la faiblesse de sa croissance, la France continue à créer des emplois. Ces derniers sont certes peu qualifiés et à faible rémunération mais il vaut mieux des emplois que du chômage. Pour autant, la croissance est bien insuffisante pour combler le déficit public qui devrait atteindre près de 5 points de PIB en 2023 et pour réduire le poids de la dette publique qui dépasse 110 % du PIB. Elle est également bien insuffisante pour contribuer à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Ces derniers sont nombreux à estimer que leur situation personnelle s’est fortement dégradée ces dernières années en raison de l’augmentation des prix.

Au-delà de la France qui souffre, c’est toute l’Europe qui en proie à une triste langueur. Son taux de croissance est depuis 2019 deux fois inférieur à celui des États-Unis. L’écart qui s’était forgé de 2009 à 2019 ne fait donc que s’agrandir. L’Union européenne paie chère ses faiblesses sur le terrain de l’énergie et de la technologie. Dans un contexte économique et géopolitique conflictuel, elle semble paralysée par les intérêts divergents de ses États membres. Tiraillée entre la Chine et les États-Unis, elle essaie d’apporter des réponses tangibles pour faciliter la fabrication de batteries ou de microprocesseurs mais en raison de l’absence d’un marché des capitaux réellement unifié, les entreprises sont entravées dans leur développement. La surrèglementation, maladie française, a contaminé le reste du continent rendant difficile la réalisation de projets ambitieux.

Après la chute du mur de Berlin, après la réalisation de la monnaie unique, l’Europe a oublié le caractère tragique de l’histoire. Elle a cru être arrivée à la fin de l’Histoire. N’ayant pas réussi à se réformer, les institutions européennes sont inadaptées à un monde instable et de plus en plus violent. L’Europe peine à répondre aux défis qui lui sont posés : migrations, défense, digital, vieillissement, etc. Elle a pourtant des atouts. Elle dispose d’un marché intérieur riche, d’une population active de haut niveau, d’un patrimoine sans équivalent. Le retour du continent européen au premier plan passe par la valorisation de ses atouts tout en reconnaissant les spécificités culturelles et économiques de tous les États membres. Il faut rassembler les forces sans les niveler. Ce retour suppose surtout l’abandon du défaitisme et du fatalisme qui ont été érigés en religion.

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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