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4 octobre 2021 • L'édito

Les accords de Yalta ne sont pas morts !

Jean-Pierre Thomas
Président

L’affaire des sous-marins australiens nous a rappelé que nous vivions encore sous le sceau des accords de Yalta de 1944. L’Australie, membre du Commonwealth, compte tenu de son positionnement géographique, est devenue pour la première puissance mondiale, les États-Unis, un enjeu stratégique majeur dans le cadre de la lutte d’influence avec la Chine. De ce fait, la tentative de très légère autonomisation de l’Australie en matière d’armement a buté sur les réalités géopolitiques. La France qui avait refusé la possibilité d’un transfert technologique en matière de propulsion nucléaire, a été dépossédée du « contrat du siècle », en matière de sous-marins sans coup férir par le couple reconstitué américano-britannique.

 

Les États-Unis tentent de maintenir un monde dual en rassemblant autour d’eux ceux ne sont pas dans le giron chinois. La chute de l’Afghanistan a été perçue en Asie comme dans le reste du monde comme un signe de faiblesse voire de déclin. Si les États-Unis ne peuvent pas sauver un État face aux tribus de Talibans, comment pourront-ils empêcher l’invasion de Taïwan par la Chine populaire ou la Corée du Sud par la Corée du Nord ? Pour prouver qu’ils sont encore un acteur clef en Asie, pour rassurer leurs alliés, ils avaient besoin de faire acte de puissance et c’est la France qui en a payé les frais.

 

La France, bien que présente dans le Pacifique n’a pas les moyens de rivaliser avec la Chine ou les États-Unis. Elle peine à fédérer les autres États européens autour d’elle, ces derniers n’ayant pas les mêmes intérêts ou objectifs.

 

L’affaire des sous-marins ramène la France à prendre en compte son poids et ses limites. Elle traduit également l’isolement du pays sur la scène internationale même si l’Union européenne l’a soutenue, néanmoins avec beaucoup de modération. La politique étrangère française est dépendante de celle des États-Unis. Ceux qui pensent qu’il est encore possible de sortir de l’OTAN surestiment les moyens économiques et militaires du pays. Les Américains jouent un rôle important dans notre logistique militaire que ce soit au niveau des transports ou de la surveillance. La décision de Nicolas Sarkozy d’intégrer le commandement militaire était logique à partir du moment où, de toute façon, les armées françaises avaient besoin du soutien de l’OTAN au quotidien.

 

Cette dépendance ne doit pas empêcher le pays à réfléchir sur les moyens de disposer d’une liberté plus grande au niveau international. La solution passe évidemment par la coopération au sein de l’Union européenne et par une croissance économique plus importante. La coopération en Europe suppose que la France accepte l’idée d’être une nation parmi d’autres. La restauration de la puissance française exige une croissance pérenne ouvrant sur une augmentation des moyens alloués à nos armées.

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