Autres publications

  • Loi Thomas

    9/03/1997 • Temps de lecture : 2 min
  • Rapport sur la création d’un espace économique euro-russe

    9/03/2012 • Temps de lecture : 2 min
  • Livre Blanc sur les privatisations

    9/06/1993 • Temps de lecture : 2 min

Articles les plus lus

  • Le non coté, un atout maître

    13/03/2024 • Temps de lecture : 2 min
  • Évitons une nouvelle guerre de cent ans

    27/08/2021 • Temps de lecture : 3 min
  • Demain sera un autre jour 

    1/08/2022 • Temps de lecture : 2 min
6 juin 2022 • L'édito

À la recherche du consensus pour éviter la sortie de route

Depuis une dizaine d’années, les gouvernements ont bénéficié des fruits de la baisse des taux d’intérêt. Si l’endettement public en France, passé de 62 à 113 % du PIB de 1997 à 2021, son coût pour les finances publiques est resté constant grâce à la décrue des taux. Cette situation inédite rendue possible par la désinflation et par la politique monétaire ultra-accommodante semble prendre fin. La résurgence de l’inflation se traduit déjà par une hausse des taux. Ils sont passés en quatre mois de 0,5 à 1,6 % pour l’Obligation Assimilable du Trésor à 10 ans. Ce mouvement devrait se poursuivre avec le durcissement progressif de la politique monétaire. Si, ces dernières années, la dette était gratuite ou presque, il en sera autrement dans le futur. Les économistes tenant de la Théorie Moderne de la Monnaie invitaient, il y a encore peu, les États à s’endetter pour financer les dépenses publiques, pour accélérer la transition énergétique. Convaincus que l’inflation avait disparu pour toujours, ils appelaient les dirigeants à se saisir de cette aubaine. Ils avaient simplement oublié que l’inflation est un phénomène purement monétaire qui se développe en cas de grippage des marchés. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont généré une série de chocs qui provoquent une hausse des prix des matières premières, de l’énergie et des produits agricoles ainsi que ceux d’un certain nombre de biens intermédiaires dont les microprocesseurs. L’inflation jusqu’alors cantonnée aux marchés « immobilier » et « actions » s’est déversée sur celui des biens de consommation et des services. Pour éviter l’enclenchement d’une spirale inflationniste qui minerait les économies, les banques centrales ne peuvent que relever leurs taux directeurs. La hausse des taux d’intérêt qui en résultera pourra s’avérer coûteuse pour les agents endettés. L’État en France affiche actuellement un besoin de financement de 300 milliards d’euros correspondant au financement du déficit et à celui des remboursements des emprunts arrivant à échéance. La hausse des taux se fera sentir au bout de trois ans. Si elle est de trois points, le surcoût atteindra près de 30 milliards d’euros. Plus l’État s’endettera, plus l’emballement sera net mettant les finances publique sous tension. La France est en situation de faiblesse car elle doit faire face, en outre, à un déficit croissant de sa balance des paiements courants. Elle doit faire appel à des investisseurs étrangers pour solder ses comptes. Le pays dépend donc de la confiance que lui porte des agents économiques étrangers ; si elle venait à disparaître, la France serait confrontée à une crise des financements. Ce scénario catastrophe n’est pas incontournable. La restauration de la croissance, la réalisation d’économies figurent parmi les voies permettant d’éviter une sortie de route. Il faut pour cela un minimum de consensus, consensus qui demeure à construire.

 

 

Jean-Pierre Thomas Président

de Thomas Vendôme Investments

Consultez d'autres articles