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Sur l’autoroute de l’enfer

Insidieusement mais de plus en plus visiblement, la France décline. Il y a encore quelques années, les essayistes qui osaient s’aventurer sur ce terrain étaient

ostracisés et appelés ironiquement des déclinologues. Aujourd’hui, les « trente piteuses » de Nicolas Baverez ont passé le cap des quarante années et nul ne semble vouloir en contester la triste réalité.

Le recul de la France a de multiples visages. Il prend la forme d’une dette qui ne cesse de progresser. Les gouvernements ont continué, année après année, à dépenser malgré l’absence de création de richesses. Pour compenser le manque de croissance, ils ont multiplié les prestations sociales qui tout en atteignant des niveaux records ne satisfont pas les citoyens.L’augmentation des dépenses publiques, la France étant en tête du classement mondial en la matière, n’assure en rien la qualité des services publics. L’autre symbole du recul de la France est la désindustrialisation. En quatre décennies, le poids de l’industrie a été divisé par deux. Des médicaments aux voitures en passant par les éoliennes et les batteries, tout ou presque, provient de l’étranger. La France ne conserve, pour le moment, un réel savoir-faire que dans le luxe etl’aéronautique. Les Français ont pris conscience durant l’hiver 2022/2023 que même le pays qui avait construit 58 réacteurs nucléaires de 1970 à 1993, pouvait venir à manquer d’électricité. La France, pays des sciences, est, aujourd’hui, dans le bas des classements de l’OCDE pour les connaissances en mathématiques. Le niveau de formation des jeunes décline depuis des années, les réformes de l’Éducation nationale ne changeant rien à la situation.

La France, pays des arts et de la culture, vit sur ses acquis, mais n’est plus le centre de la création qu’elle fut jusque dans les années 1970. Si, dans les années 1980, la France faisait, en termes de PIB par habitant, jeu égal avec ses principaux partenaires, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le PIB par habitant de la France est, selon le FMI, désormais 80 % inférieur de celui des États-Unis. En la matière la France se classe au 25e rang mondial à équidistance des États- Unis et de la Grèce. Les Français sont 20 % plus pauvres que les Américains en revenu par tête. La divergence des revenus est marquée pour les diplômés qui pourraient succomber en nombre aux charmes de l’expatriation. Cette glissade française trouve ses sources dans la dépréciation de la valeur travail et dans le choix d’une socialisation des revenus. Ironie de l’histoire, cettetendance bien souvent encouragée par les pouvoirs publics, a alimenté un mouvement de défiance à l’encontre de ces derniers au point de créer une société polarisée et bloquée. La France est en train de disparaître des écrans radars. Au sein des pays émergents, une part croissante des populations dispose d’un niveau de vie supérieur au nôtre. La France, dans son histoire, a connu plusieurs passes difficiles qui ont donné lieu à des rebonds. Ces derniers reposent toujours sur une augmentation du volume de travail. Après la Libération ou après 1958, les Français ont accepté de faire des sacrifices en ne comptant pas leurs heures. Sans nul doute que demain, pour assurer notre niveau de vie, il faudra consentir à quelques efforts en ayant en mémoire la phrase du Président Kennedy « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ».

Jean-Pierre Thomas

Président de Thomas Vendôme Investment

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