Autres publications

  • Loi Thomas

    9/03/1997 • Temps de lecture : 2 min
  • Rapport sur la création d’un espace économique euro-russe

    9/03/2012 • Temps de lecture : 2 min
  • Livre Blanc sur les privatisations

    9/06/1993 • Temps de lecture : 2 min

Articles les plus lus

  • Le non coté, un atout maître

    13/03/2024 • Temps de lecture : 2 min
  • Évitons une nouvelle guerre de cent ans

    27/08/2021 • Temps de lecture : 3 min
  • Demain sera un autre jour 

    1/08/2022 • Temps de lecture : 2 min
2 décembre 2021 • L'édito

La cigale ne pourra pas danser éternellement

En se promenant dans les rues des grandes villes françaises, nul ne peut échapper à la sensation d’un déclin à la vue des devantures fermées et des vitrines défraichies. Le matériel urbain est bien souvent hors d’âge et la propreté des voiries laisse à désirer. Seules quelques rues échappent à cette triste réalité. Que ce soit à Moscou, New York ou Berlin ou Milan, les consœurs européennes affichent des habits bien plus chatoyants. La France paie des années de désindustrialisation et de dépréciation de la valeur « travail ». Les 35 heures ont élimé la compétitivité tout autant que les impôts et les prélèvements sociaux. Aucun gouvernement n’a osé remettre en cause la réduction du temps de travail initié sous Jacques Chirac avec la loi Robien et généralisé par Martine Aubry. Une génération est passée, et malgré leurs effets délétères, les 35 heures se sont imposées. Les grandes entreprises ont délocalisé ou ont joué sur leur taille pour compenser, avec l’annualisation du temps de travail, leurs surcoûts. Les petites et moyennes entreprises ont été en première ligne subissant de plein fouet la concurrence extérieure. Contrairement à ce que certains imaginent, les grands gagnants de la réduction du temps de travail ne sont pas les entreprises chinoises mais celles d’Allemagne ou d’Europe de l’Est. Qu’aucun autre pays n’ait suivi la France sur la voie de la diminution autoritaire du temps de travail n’a pas amené de véritable réflexion sur le sujet. Pour limiter leurs conséquences, des assouplissements ont été adoptés mais ils constituent autant d’usines à gaz comme le sont également les mécanismes d’exonérations sociales qui ont été institués. Ces derniers génèrent des effets de seuil et ne contribuent ni à l’augmentation des salaires, ni à l’investissement en jouant le rôle d’une chape de plomb. La réduction du temps de travail a servi avant tout la société des loisirs, dont ont profité essentiellement les cadres, avec les RTT. Les Français ont multiplié les séjours, en France ou à l’étranger, en profitant par ailleurs des bas prix grâce au low cost. L’économie s’est détournée de l’industrie au profit du tourisme qui génère peu de gains de productivité.

Vingt ans d’application de cette politique aboutit à une impasse, la France cumule dette publique et dette extérieure. Si le bouclier de l’euro n’existait pas, il est fort à parier que la France serait abonnée au soutien du FMI comme le fut le Royaume-Uni dans les années 1970. L’euro ne pourra pas éternellement soustraire la France à ses responsabilités ou à ses devoirs. La cigale ne pourra pas danser éternellement. La réindustrialisation ne peut pas passer sans un effort collectif qui commence par la formation et qui exige un surcroît durable de l’investissement.

 

Jean-Pierre Thomas
Président
de Thomas Vendôme Investment

Consultez d'autres articles