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L’Europe à la recherche de son destin

L’Europe à la recherche de son destin

 

Deux ans après le début de la pandémie, l’Europe entre dans une nouvelle crise liée aux sanctions prises à l’encontre de la Russie. L’augmentation du prix de l’énergie qui pesait sur le pouvoir d’achat de nombreux ménages s’amplifie. Le cours des matières premières, surtout celles nécessaires pour les énergies renouvelables s’enflamme. L’Europe se trouve face à un défi sans précédent, celui d’opérer à grande vitesse une transition énergétique tout en étant dépendante de producteurs extérieurs. Tentant de s’organiser en interne, les Européens ont négligé de regarder à l’extérieur. L’émergence de la puissance chinoise, le réveil des nationalismes à l’Est ont été éludés. L’échec du référendum français sur le traité constitutionnel en 2005 a marqué un coup d’arrêt dans la construction européenne, la priorité étant donnée à la gestion de l’acquis, or en histoire, l’immobilisme est une petite mort qui ne dit pas son nom. L’histoire comme l’économie ne sont que mouvement, ceux qui s’arrêtent, qui regardent derrière trépassent. La Chine a payé un lourd tribut entre le XVe et le XXe siècle quand ses Empereurs ont refusé la réalité du monde extérieur. Si la multiplication des actes terroristes depuis le début du siècle était un signe de désagrégation du monde issu de la Seconde Guerre mondiale, elle n’a pas donné lieu  à une refondation des politiques étrangères et de défense. Il y a eu la volonté de croire à la possibilité de retrouver la vie d’avant. Les échecs répétés en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Afrique ont prouvé que cet espoir était vain. L’exacerbation des divisions internes à l’Europe qui a amené au départ du Royaume-Uni n’a pas facilité la réalisation de l’aggiornamento. Les Européens ont passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d’énergie à tenter de résoudre leurs problèmes internes. Face aux crises qui se répètent, chaque État a essayé d’en imputer la responsabilité aux autres, à la Commission, aux pays émergents, aux autres pays européens, à la mondialisation, etc. Il en fut ainsi avec les réfugiés. La Commission de Bruxelles est devenue le bouc émissaire parfait de l’impuissance des gouvernements. Autrefois symbole de paix, de prospérité, l’Union européenne est accusée de tous les maux. La crise sanitaire en a été un criant exemple même si l’accusation était injuste car elle ne dispose pas de compétences particulières en matière de santé. La crise ukrainienne oblige à repenser l’Europe, à fixer ses objectifs et à recadrer ses moyens. Elle doit également donner lieu à un partage de responsabilités claires avec une application fine du principe de subsidiarité.

 

Jean-Pierre Thomas Président

de Thomas Vendôme Investments

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